Une fois de plus, nous restons dans d’un cycle de « négociation » qui n’en a que le nom.
Depuis plusieurs mois, nous assistons à des échanges où les positions de la Direction semblent arrêtées d’avance, où l’écoute se limite à la forme et où les propositions des organisations syndicales – même argumentées, même portées par l’ensemble des représentants – sont systématiquement écartées ou vidées de leur substance.
Pour preuve : l’ensemble des thèmes de négociation proposés en début d’année par les organisations syndicales ont été rejetés, sans discussion réelle, ni ouverture.
Nous ne pouvons plus faire semblant de participer à un dialogue social équilibré quand les décisions sont déjà prises avant même d’ouvrir le débat. Ce que nous vivons désormais, ce ne sont plus des négociations, ce sont des présentations, suivies d’une signature attendue.
Nous exprimons ici notre profonde lassitude et notre immense déception de ces dialogues à sens unique, où les engagements passés sont balayés d’un revers de main.
Il devient impossible de construire un accord ambitieux quand la Direction refuse d’entendre les voix pourtant légitimes des salariés que nous représentons.
3 points à l’ordre du jour de cette négo, donc, qui s’est exceptionnelement tenue un mercredi ce mois ci…
La Formation professionnelle.
SUD ne signera pas le projet d’accord présenté par la Direction, pour une raison de fond qui constitue un point de blocage essentiel : l’absence de reconnaissance claire, formalisée et valorisée du tutorat.
Nous rappelons que la reconnaissance du tutorat avait été un élément central conditionnant la signature des trois syndicats lors du dernier accord. Or, malgré les enjeux identifiés et reconnus par toutes les parties à l’époque – à la fois en termes de transmission des savoirs, d’intégration, d’accompagnement pédagogique et de valorisation des compétences – nous constatons aujourd’hui ce recul.
Lors de la dernière séance, la Direction a confirmé ne pas souhaiter reconduire la reconnaissance du tutorat telle qu’elle figurait dans l’accord précédent. Elle entend désormais réduire ce rôle à un simple item évalué dans le cadre de l’EAP (entretien annuel d’appréciation).
Pour SUD CAM, le tutorat ne se limite pas à une prime financière (400€ dans l’accord précédent), mais comprend :
- L’identification formelle des tuteurs ;
- La mise en place d’un guide de mission ;
- Une formation pédagogique dédiée ;
- Des points d’étapes tripartites encadrés.
Le fait que la Direction admette ne pas avoir pleinement déployé ces éléments durant la période du précédent accord, pour désormais justifier la suppression de cette gratification et nous renvoie une logique inacceptable : « Je ne l’ai pas mis en œuvre, donc je ne le reconduis pas. ». Cette logique revient à effacer l’engagement pris collectivement.
En conséquence, dans ces conditions, SUD ne peut s’associer à cet accord, alors même que les transformations organisationnelles et les attentes en matière d’intégration et d’accompagnement des salariés ne cessent de croître.
Le mécénat de compétences.
Depuis 3 séances déjà nous sommes sur le sujet.
SUD avait été la seule organisation syndicale à faire des propositions « innovantes et ambitieuses » à la direction, et nous avions, à un moment cru qu’elles auraient pu retenir l’attention :
Le mécénat de compétences pourrait être initié non seulement par les salariés mais aussi par la caisse régionale soit sur sollicitation d’associations partenaires, soit via des partenariats initiés par l’entreprise.
Dans le second cas du mécénat de compétences à l’initiative de la Caisse régionale, un fonds de 50 jours par an est dédié aux associations partenaires ou aux partenariats initiés par la Caisse régionale. Un appel à participation serait alors diffusé aux salariés.
Dans le premier cas du mécénat de compétences à l’initiative des salariés, la CR alloue 100 jours par an pour accompagner les projets des salariés. Chaque projet doit durer entre 5 et 20 jours ouvrés.
150 jours de mécénat par an, pour l’ensemble des 2 500 salariés. Soit une proposition qui ne représentait meme pas 0,03% du volume de travail annuel sur l’ensemble de la CR.
Une enveloppe collective ambitieuse, souple, équitable, qui représentait 150 jours de contribution citoyenne par an pour notre entreprise.
En face, que nous propose de reconduire la direction ? Une enveloppe ridicule : 5 jours par an… pour 5 salariés. Soit 25 jours de mécénat par an, au total. 25 jours contre 150 : c’est six fois moins que ce que nous avions imaginé, dans un dispositif fermé et restreint.
Ce n’est pas un accord de mécénat de compétences, c’est un geste symbolique de communication. C’est un habillage social à peu de frais, pour « cocher la case » sans rien transformer.
Notre rôle syndical, c’est de porter une vision. D’ouvrir des perspectives. De proposer des dispositifs qui font sens. Ici, cette ambition est piétinée.
Nous ne cautionnerons pas cet accord minimaliste. Nous refusons de nous rendre complices de cette politique de « gagne petit ».
SUD ne sera pas signataire !
Les conditions d’accueil des stagiaires.
Pour rappel, ci-jointe les propositions que nous avions formulées lors de la dernière négociation :
Nous avons donc demandé à la direction que TOUS les jeunes aient accès à une gratification. (hors stages d’observation)
Nous souhaitons également faire évoluer la partie « avantages » et nous avons proposé à la direction que :
- Les stagiaires bénéficient, dès le premier jour de stage, d’une prise en charge intégrale de leurs frais de repas, quelle que soit leur affectation.
- Les stagiaires affectés dans les services du siège de Nantes ou de La Roche-sur-Yon auront accès au restaurant d’entreprise avec une prise en charge totale du coût des repas par la Caisse régionale.
- Les stagiaires affectés en agences de proximité se verront attribuer des titres restaurant, à raison d’un titre par jour de présence, intégralement financé par l’entreprise.
- Les stagiaires bénéficient du dispositif en vigueur au sein de la Caisse régionale en matière de mobilité durable sans la franchise, qui est de 25 jours pour les salariés. À ce titre, ils peuvent percevoir, sur demande, les aides prévues dans le cadre de l’accord d’entreprise relatif à la mobilité durable, dans les mêmes conditions que les salariés, notamment en cas d’utilisation de modes de transports alternatifs ou écologiques pour se rendre sur leur lieu de stage.
Une nouvelle fois, la direction ne semble pas disposée à acceder à nos revendications.
Unique concession pour elle, le passage de 659,76€ à 700€ de la gratification pour les niveaux BAC +2/3… (rappelons que cette gratification « légale » ne se déclenche qu’à compter de 2 mois de stage).
On vous laissera juger… La direction reviendra vers nous le mois prochain avec une proposition d’accord qui visiblement sera un copier/coller du précédent.